L’essentiel de ma communication lors du Forum sur la Gouvernance d’Internet -FGI- en RDC




Il s’était tenu en date du 16 au 17 août 2019 à Goma, province du Nord-Kivu, un Forum (national) sur la gouvernance d’internet en RDC. Le thème principal de ce forum était « L’impact d’internet sur la gouvernance et le développement de la RDC ».

L’organisation de ce forum était d’offrir aux différents acteurs un espace de conversation et de discussion afin de penser des instruments technologiques et juridiques pouvant permettre de négocier les mutations provoquées par internet au niveau national, régional, continental et mondial.

Cinq panels de haut niveau avaient ponctué les moments de ce forum. Ces panels avaient abordé les thématiques liées aux défis et aux opportunités d’internet en RDC, ils avaient également développé les thématiques relatives à l’entreprenariat et l’inclusion des jeunes, aux intox et aux infox, mais aussi à l’expérience du numérique dans la gouvernance électronique de la province du Nord-Kivu.

Ma communication était intervenue au deuxième jour du forum et lors du premier panel qui avait pour thème « L’expérience du numérique dans la gouvernance électronique du Nord Kivu ».




Le panel était constitué de hauts responsables de services étatiques et de services privés spécialisés. Les discussions ont fait émerger les problèmes majeurs rencontrés dans la gouvernance électronique du Nord-Kivu. Les interrogations principales voulaient savoir comme passer du système traditionnel (manuel) à un système moderne.
Pour ma part, j’ai partagé mon expérience vécue dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie en ce qui concerne la gouvernance électronique.
Je rapporte dans ce texte, les points saillants de mon intervention lors de ce panel.

« Ma vraie rencontre avec le numérique remonte de quelques temps lors de mes premiers voyages dans et en dehors du continent. Je me suis vite rendu compte que la plupart de pays ont réalisé un bon significatif en établissant un lien étroit entre gouvernance et numérique et cela dans tous les secteurs de la vie : éducation, santé, communication, logement, transport, restauration et autres services. Il est aujourd’hui très possible d’intégrer dans n’importe quel projet, le volet numérique pour qu’il soit innovant mais qu’il facilite le travail. Il faut tout de même rappeler que nous sommes dans des contextes très variés et certains exemples ne sont pas toujours à transplanter dans nos villes, communes, …
Tenez, je vais vous donner un exemple dans le domaine de l’éducation. J’ai eu la chance de compléter ma formation dans une université aux standards internationaux (Université Senghor d’Alexandrie). J’ai été très séduit par le système d’information et de communication que l’Université a mis en place. D’abord l’accès dans l’université est conditionné par des cartes numérisées, la communication passe par des plateformes. Certes, cela demande un accès permanent à internet mais facilite très fortement la gestion quotidienne des activités de l’Université. Dans d’autres secteurs communication, restauration, transport, j’ai vu des exemples très probants au Rwanda, en Ouganda ou au Kenya. Il est possible aujourd’hui en Ouganda de voir sa puce gsm être bloquée juste après l’expiration de son visa de séjour. C’est une très bonne pratique car permettant au gouvernement de suivre les mouvements, contrôler les entrées et les sorties dans le pays. J’ai par exemple vu dans un hôtel au Viet Nam, qu’on peut se rendre compte de son empreinte écologique juste en allant aux toilettes. Il y a tellement des choses à dire au sujet de la gouvernance et du numérique. J’ai eu la chance de participer à quelques matchs de la CAN. Avant de payer un billet, vous devriez vous faire numériser dans une application mobile. Cela permet de maitriser les effectifs, prévenir les dérapages, éviter les corruptions, …
Tout ceci démontre comment le numérique peut participer à la bonne gouvernance et au développement. 
Je crois fermement qu’au lieu d’être une barrière artificielle, internet est un réel outil d’innovation pour le développement. Le grand défi, dans les pays sous-développés, reste le coût élevé du matériel et l’accès à l’énergie »

J’ai conclu mon propos par ces mots : « Nous observons la façon dont internet peut gommer, et cela en toute indifférence, l’espace physique au profit de l’espace virtuel. Il est plutôt préférable d’utiliser cet outil pour innover et participer au développement »


Remerciements
A Rudi International et particulièrement à son Directeur M. Arsène Tungali. Jeune entrepreneur et visionnaire. Je voue une particulière admiration pour son combat en faveur du numérique en RDC, en Afrique et dans le monde. 
A tous les panélistes pour la qualité et la pertinence de leurs exposés.

-dm

Commentaires

  1. Réponses
    1. J'apprécis Cher Didier M.
      La numérisation du système étatique Congolais demeure un frein à la corruption et la disparution des recettes de la Republique.

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    2. Merci Cher Eliode pour votre pertinente observation. On va continuer de se battre et tisser progressivement un tissu en liane du numérique en RDC.

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  2. Bonne chose Monsieur MUGALIHYA , vos observations couplées de vos expériences ont été utiles dans le seminaire, prochainement il faudra dégager une série de recommandations aux quelles nos gouvernants pourront se reférer pour de possibles futures innovations. Bravo cher Didier

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    1. Merci beaucoup pour votre retour. C'est toujours enrichissant des moments de partage de parole sur les espaces publics. Il nous faut multiplier ces genres d'initiatives. Je remercie Rudi International et son Directeur M. Tungali pour l'invitation.
      Je crois que le document finalisé est disponible (il contient des recommandations très spécifiques). Je pourrais le partager dès que possible.

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  3. Très intéressant cher Didier Mugaliya.
    Actuellement dans le service cadastrale en RDC il y a déjà l'aspect de numérisation des titres cadastraux . j'espère que ceci retiendra également l'attention des gouvernants. On n'est toujours obligé de suivre ce que tout le pays pourrait réellement faire. La province du Nord-Kivu peut commencer puis suivra d'autres et selon les domaines différents.

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    1. Cher Arsène, merci pour ton commentaire. Je te remercie aussi du temps que tu as accepté de consacrer pour lire les quelques lignes de mon intervention.

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  4. Bravo Didier et surtout Merci pour
    avoir partagé ton expérience qui servirait plutôt d'un modèle que d'une histoire vécue.
    Ce genre de moments et ses expériences seraient à capitaliser que demeurer bloqué et être soi-même un blocage à l'évolution.
    Le numérique reste actuellement indipensable pour le développement devraient déjà connaître différents dirigeants congolais.
    Au Sud-Kivu , j'ai assisté au lancement/implantation ou inauguration d'un système numérique pour la gestion numérique des différentes institutions étatiques mais sans trop chercher à vérifier, c'est clair que ce système reste muet jusqu'à présent...

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    1. Cher Alice, merci d'avoir pris de ton précieux temps pour jeter un coup d’œil à ce quelques lignes. Les jeunes devraient s'évertuer à faire parler tous ces systèmes muets au travers des actions ciblées et ponctuelles.
      On peut y arriver et ne pas oublier que cela relève de notre sacré devoir!

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  5. Ça a été impeccable cher Didier Mugalihya. Courage et continue dans cette démarche. Michka

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    1. Cher Michka, merci pour ton mot d'encouragement. J'en suis flatté!
      Je partage le même souhait pour la suite.

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